« Tranquille.
Elle se déchausse,
envoie valser ses mules à l'autre bout du parquet
et épouse le contact tiède et rugueux du bois : son pied planté lourd dans le sol, pied porteur du poids de sa terre, la terre de son corps...
Son amour de pied, le second, volette autour de sa jambe
et remonte langoureusement le long de son mollet,
caresse son genou,
enrobe la chair sucrée de sa cuisse...
La terre de son corps est bonne.
Ses pas de biche éléphant la portent vers le foyer : le feu crépite, le chaudron bout, le riz est cuit.
Elle attrape les épices colorées et s'en saupoudre les doigts un à un pour les goûter.»
"Femme"
(Gouache sur papier libre en format A5)